Le PSG balaie Leipzig et voit poindre le Graal
- La Troisième Mi-Temps
- 19 août 2020
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Dernière mise à jour : 19 août 2020
En maîtrisant la rencontre, avec force et tranquillité, le Paris-Saint-Germain se qualifie pour la première finale de Ligue des Champions de son histoire. Le score (3-0) aurait même pu être plus sévère face aux Allemands du RB Leipzig, éteints par le collectif parisien.

Le Match
Il avait fallu attendre 25 ans pour retrouver à nouveau le PSG en demi-finales de Ligue des Champions. Mais cette fois, ils ont franchi le cap. Paris s’est qualifié hier pour la première finale de son histoire dans la plus belle des coupes d’Europe.
Rien n’était joué pourtant, même si l’optimisme était de mise : les Allemands du RB Leipzig, jeune équipe emmenée par son jeune (33 ans) entraîneur Julian Nagelsmann, s’annonçaient aussi inexpérimentés que dangereux. Alors, pour contrer les vagues offensives du club de Saxe, Thomas Tüchel avait choisi de mettre Mauro Icardi sur le banc, et d’aligner un 4-3-3 avec Marquinhos, Herrera, Paredes au milieu et une triplette d’attaque Di María-Mbappé-Neymar. En face, l’habituel 3-4-2-1 de Nagelsmann devait miser sur ses transitions ultra-rapides pour destabiliser l’arrière-garde parisienne.
Pourtant, dès le début de match, Paris installe posément son jeu. Le ballon tourne, on tente quelques ballons longs vers Mbappé pour tester la profondeur derrière la défense de Leipzig, sans grand résultat. En revanche, c’est bien de Kylian Mbappé que vient la première grosse occasion. L’international français, remplaçant contre l’Atalanta, lance Neymar dans le dos des centraux allemands. Du bout du pied, le Brésilien trouve le poteau (6’). On sent déjà l’emprise parisienne sur le match. C’est donc logiquement que le PSG ouvre le score, sur un coup-franc de Di María repris de la tête par Marquinhos (1-0, 13’). Beaucoup plus incisif, avec un Neymar dominant, un Mbappé tranchant, Paris respire l’extrême concentration, le calme, l’assurance sans nonchalance.
Leipzig tente bien de sortir, de mettre le danger sur la cage d’un Sergio Rico qui remplace Navas, blessé, au pied levé. Les attaques allemandes sont comme des tsunamis : les milieux passent dans l’intervalle pour les offensifs qui décrochent toujours à 2 pour remiser vers les milieux qui ont suivi. On a alors une sensation de vagues qui déferlent, de rapidité avec des joueurs qui avalent les espaces. La vitesse des actions fait qu’il est alors difficile de ne pas faire faute. Poulsen rate de peu le cadre (25’).

Mais sur les bons temps de passes, le PSG resserre immédiatement ses lignes, supprime le moindre espace. Puis, il enclenche son pressing, de manière excellente : Leipzig n’a pas le temps de relancer, perd même des ballons dans ses 30 mètres, qui se transforment en occasion. Les milieux audoniens sortent très rapidement, le bloc-équipe se déplace vite et bien. Dominateurs dans les duels, les Parisiens donnent également le tournis à la défense adverse. Neymar, Mbappé et Di María permutent constamment, et rendent confus le marquage.
Neymar, d’une inspiration géniale sur un coup-franc, trouve à nouveau le poteau, alors que Gulacsi s’attendait à un centre (35’). Leipzig a redescendu son bloc, défend à 11 dans sa moitié de terrain. On ne voit ni Nkunku, ni Olmo, transparents. Et, tout comme le premier but, le deuxième arrive fort logiquement, sur une mauvaise relance du gardien allemand qui profite à Paredes, dont le centre est prolongé d’une talonnade aérienne de Neymar vers Di María, qui conclut (2-0, 42’). À la mi-temps, le constat est implacable : le pressing et le milieu du PSG ont littéralement éteint le RB Leipzig.

Au retour des vestiaires, les hommes de Nagelsmann (qui a effectué deux changements) proposent un pressing très haut. Paris n’arrive pas à relancer et fait le dos rond. On se dit alors que Marquinhos n’est pas le meilleur atout lorsqu’il s’agit de relancer proprement sous pression. Mais assez rapidement, on doit se rendre à l’évidence : Leipzig pourrait jouer des heures sans réussir à marquer le moindre but. Thiago Silva et Presnel Kimpembé sont hors-normes. Des rocs qu’aucune vague ne saurait ébrécher. Et lors d’une de leurs premières sorties dangereuses de la seconde période, les Parisiens tuent définitivement le match. Alors que Mukiele s’effondre en réclamant une faute (a priori inexistante) d’Herrera, les joueurs de Leipzig s’arrêtent de jouer. Di María n’a alors plus qu’à centrer pour Bernat, resté aux avants-postes, dont la tête croisée fait mouche malgré Gulacsi (3-0, 56’).
Jamais le PSG n’a dégagé une telle impression de force, de domination. Le reste de la partie n’est plus qu’une partie de plaisir ; les hommes de Tüchel gèrent avec sérénité. Même lors de leur coup de mou physique, aux alentours de la 75ème, le bloc défensif est solide, tout comme le collectif. Et avec les nombreuses occasions parisiennes (70’, 72’, 80’, 87’), le score aurait facilement pu atteindre 5 ou 6-0. Seul Angelino parvient à chauffer quelque peu les gants de Rico (76’), sans grande conséquence.

Le PSG se qualifie donc pour la finale de cette édition 2019-2020 de la Ligue des Champions. Dominateur de la tête et des épaules, le groupe parisien attendra de savoir qui du Bayern Munich ou de l’Olympique Lyonnais le rejoindra ce dimanche 23 août. Qu’importe : avec cet état d’esprit, ce Paris-là peut renverser des montagnes.
Les Réactions
Ángel Di María : « Ça va être difficile de dormir aujourd’hui. On va penser à ce match, et surtout à la finale. On voit aussi que les championnats français et allemands sont à un haut niveau, le même que celui de toutes les autres compétitions. Maintenant, on va devoir bien travailler pour préparer le match, peu importe l’adversaire.
On a un groupe super, on veut tous atteindre cet objectif. J’ai déjà gagné ici à Lisbonne avec le Real, j’en garde encore les sensations. On est à un pas. On a déjà écrit l’histoire, il nous manque une marche pour l’écrire encore plus. »
Sergio Rico : « Il n’y a pas de mots pour décrire l’émotion qu’on ressent. Pas seulement les joueurs, mais tout le club ; tout le monde mérite ça vu le travail réalisé toute l’année.
On a beaucoup travaillé, on a essayé de prendre soin de chaque détail, en étudiant les mouvements de Leipzig. La supériorité a été totale pour le PSG, tant dans la possession que les occasions. On a été au-dessus. Et on a rajouté une concentration et un état d’esprit supérieurs à d’habitude. Quand on est comme ça, avec l’intensité, combiné à la qualité individuelle de nos joueurs, il est difficile de nous arrêter.
Je ne sais pas comment ça va se passer pour dimanche, on attend de voir comment va Keylor (Navas). Mais quoiqu’il arrive je donnerai le maximum pour l’équipe. »
Thomas Tüchel : « C'est incroyable mais nous sommes ici pour jouer la finale et gagner. L'équipe a montré de la qualité, de la faim, de la détermination, un bon mix. On devait rester nous-mêmes, il fallait contrôler les espaces quand c'était possible et utiliser les accélérations de Kylian et Angel pour attaquer. C'est une compétition pour les joueurs. Ils doivent se sentir à l'aise dans la structure et sur le terrain. On s'adapte à tous les adversaires mais pas trop. On veut démontrer notre force. L'équipe a montré la faim de gagner, de travailler et de souffrir ensemble.
Bayern ou Lyon ? Je vais profiter de voir ce match. C'est une grande récompense pour moi, mes joueurs et le staff. Et c'est le foot, le Bayern est favori mais c'est dur contre Lyon. On va voir. Dimanche ce sera le plus grand défi de ma carrière. Le premier grand match. »

Julian Nagelsmann (entraîneur de Leipzig, sur Sky Allemagne) : « Le deuxième but a été malheureux, c'était un peu un cadeau, comme le troisième. À ce niveau on est très vite punis. Mais nous voulions jouer au football, ouvrir, et les erreurs ça arrive. Nous sommes bien entrés dans la deuxième période, et on prend ce troisième but venu de nulle part. Ce soir (mardi), l'adversaire a été simplement plus fort que nous, et nous devons l'accepter. Évidemment quand on revoit un match, on trouve toujours des choses qu'on aurait pu faire autrement. Mais nous étions en demi-finales, on peut en être fiers, même si nous aurions bien aimé faire un pas de plus. »
Markus Krösche (directeur sportif de Leipzig, sur Sky Allemagne) : « Nous pouvons être satisfaits de notre parcours en Ligue des champions cette saison, je suis très fier de l'équipe, mais ce soir Paris a été simplement plus fort. Nous n'avons jamais vraiment trouvé notre rythme, Paris s'est mieux adapté tactiquement, ils ont très bien joué, ils ont fait très peu d'erreurs et nous en avons fait quelques-unes. C'est un processus, nous devons apprendre de cette aventure. Mais nous avons prouvé que nous pouvons être compétitifs au plus haut niveau. Aujourd'hui nous avons accumulé beaucoup d'expérience. »
L’Homme du match : Ángel Di María

Il n’était pas forcément le plus attendu. Mais l’Argentin a offert un récital. Dansant, étourdissant par moment, chirurgical dans les moments les plus importants : Di María nous a offert le genre de grand match dont il a le secret. De ceux qui l’ont vu être couronné roi d’Europe avec le Real Madrid, en 2014. 1 but, 2 passes décisives, 5 passes clés (passe ayant amené un tir), 4 centres réussis sur 6, et même… quatre dégagements défensifs, le plus haut total de sa carrière ! Il n’y a plus qu’à espérer la même chose, dimanche, en finale de la Ligue des Champions.
Les Notes du match
Paris-Saint-Germain
Rico – 6,5
Kehrer – 5,5
T. Silva – 7
Kimpembe – 7,5
Bernat – 7
Marquinhos – 7
Herrera – 6 (Verratti – non noté)
Paredes – 6,5 (Draxler – non noté)
Di María – 9 (Sarabia – non noté)
Mbappé – 6 (Choupo-Moting – non noté)
Neymar – 7
RB Leipzig
Gulacsi – 4
Klostermann – 4,5 (Orban – non noté)
Upamecano – 5
Mukiele – 4,5
Laimer – 5 (Halstenberg – 5)
Sabitzer – 5,5
Kampl – 5 (Adams – 5)
Angelino – 6
Olmo – 3 (Schick – 4,5)
Nkunku – 4 (Forsberg – 6)
Poulsen - 5
La Feuille de match
À LISBONNE, PARIS-SAINT-GERMAIN BAT LE RB LEIPZIG 3-0 (2-0)
Estádio da Luz. Match à huis-clos. Arbitre : M. Kuipers.
Buts pour le PSG : Marquinhos (13’), Di María (42’), Bernat (56’).
Avertissements au PSG : Kimpembe (45’+3) ; à Leipzig : Laimer (61’), Holstenberg (78’), Poulsen (78’).
PSG : Rico – Kehrer, T. Silva, Kimpembe, Bernat – Marquinhos, Herrera (Verratti 83’), Paredes (Draxler 83’) – Di María (Sarabia 86’), Mbappé (Choupo-Moting 86’), Neymar.
Remplaçants : Innocent, Dagba, Diallo, Kurzawa, Bakker, Gueye, Icardi.
Entraîneur : Thomas Tüchel.
LEIPZIG : Gulacsi – Klostermann (Orban 83’), Upamecano, Mukiele – Laimer (Halstenberg 63’), Sabitzer, Kampl (Adams 63’), Angelino – Olmo (Schick 45’), Nkunku (Forsberg 45’) – Poulsen.
Remplaçants : Mvogo, Tschauner, Wosz, Haidara, Novoa, Lookman, Hartmann, Borkowski. Entraîneur : Julian Nagelsmann.
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