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Le Bayern a puni Lyon

  • Photo du rédacteur: La Troisième Mi-Temps
    La Troisième Mi-Temps
  • 20 août 2020
  • 7 min de lecture

Malgré une entame tonitruante, l’OL a subi la puissance du Bayern Munich mercredi soir (3-0). Lyon paie son manque de réalisme, tandis que les Bavarois ont déjà le regard tourné vers la finale, ce dimanche, face au Paris-Saint-Germain.

Les Lyonnais ont tout donné, mais ils ont été impuissants face à l'efficacité du Bayern Munich.

Le Match

Il leur fallait réaliser la performance de leur vie. Ils ont produit une bonne partie, mais cela n’a pas suffi. Les Lyonnais ont échoué à se qualifier pour la première finale de Ligue des Champions de leur histoire. La faute à un Bayern Munich qui a certes souffert face à de valeureux Rhonadiens, mais qui a su faire valoir sa puissance et son réalisme pour remporter confortablement la rencontre.

Pourtant, tout aurait pu être différent. Alors que les deux formations ont aligné exactement le même onze de départ qu’au tour précédent (5-3-2 pour l’OL, 4-2-3-1 pour le Bayern), Lyon réussit une première action de ce qu’on attend de lui : agressif, audacieux, Caqueret intercepte une passe de Thiago et lance Memphis Depay entre Boateng et Alaba (7’). Face à Neuer, l’international néerlandais opte pour le dribble et essaie de contourner le portier bavarois avant de tirer dans le petit filet. Depay, pas à 100% de ses possibilités, loupe déjà le coche.

Le Bayern réagit, attaque exclusivement depuis son côté gauche en ce début de match. Mais Lyon est enthousiasmant, affiche le niveau que l’on n’osait espérer. Les hommes de Rudi Garcia défendent bien, repartent bien, gardent le ballon lorsqu’il le faut, comme il faut ; tout le monde est disponible pour défendre, pour demander le ballon, et personne ne se cache. Les Munichois se procurent une première grosse occasion par Goretzka (11’), mais tout de suite, Lyon réplique en portant le danger sur les cages de Neuer, presque à chaque action. Déjà, une pensée surgit : attention à ne pas laisser passer trop d’occasions. À ce niveau de compétition, on peut le payer cash.

Gnabry a trouvé la lulu.

Le Bayern Munich, cela dit, paraît plus nerveux que Lyon, qui n’a rien à perdre. Sur un simple appel – contre-appel, Toko-Ekambi se débarrasse de Davies, se présente dans la surface, crochète le retour d’Alaba et tire… sur le poteau ! Les Lyonnais ne le savent pas, mais il s’agit déjà du tournant du match : une minute plus tard, les Bavarois ouvrent le score sur un superbe but de Serge Gnabry. L’international allemand, formé à Arsenal, prend le ballon côté droit, repique dans l’axe au milieu de cinq Rhodaniens, et envoie une mine du gauche dans la lucarne de Lopes (1-0, 18’).


On sent le piège qui se referme. L’OL a trop pris confiance et s’est laissé aspirer vers l’avant. Alors, sur le ballon long de Kimmich et la course vers l’axe de Gnabry, le bloc n’était pas en place. On voit en outre que Lyon a pris un coup derrière la tête. Les lignes sont soudain distendues, les distances entre chaque joueur, plus amples. Aouar est constamment pris à deux, Marçal n’est pas dans son match, Cornet a du mal à se placer, hésite entre attaquer et défendre. C’est ce dernier qui est l’auteur de l’erreur à l’origine du second but : le tueur de City rate son contrôle, le Bayern déroule son action jusque sur la gauche où Perisic centre, et après un cafouillage, Gnabry la pousse au fond (2-0, 33’).

Ce genre d’erreur serait en réalité sans conséquence au sein d’un bloc-équipe uni. Mais là, le collectif lyonnais est désuni, maintenant que le Bayern s’est positionné de manière à attirer le milieu de terrain vers l’avant, créant de l’espace entre les lignes. Maintenant, c’est Lyon qui se fait contrer ! Le Bayern est dans le confort, Lyon ne sait plus comment jouer, où se situer. La mi-temps arrive à point nommé.

Karl Toko-Ekambi a souvent apporté le danger, mais a été trop imprécis dans la finition.

Seulement, la deuxième mi-temps ne change pas la physionomie d’un match dont le sort est scellé. On sent que le Bayern est prenable dans la profondeur, que Davies et Alaba laissent des espaces, que Süle (entré en jeu à la place de Boateng) est lent ; mais les Lyonnais ne jouent pas bien les coups. Ou, lorsqu’ils arrivent dans la surface, vendangent encore, à l’image de Toko-Ekambi en échec face à Neuer sur une superbe ouverture d’Aouar (58’). Coman est entré côté bavarois, de même que Reine-Adélaïde, Dembélé et Rayan Cherki côté rhodanien. Ce dernier manque une nouvelle occasion en or après une nouvelle percée d’Houssem Aouar ; la pépite lyonnaise rate le ballon (75’). Le Bayern, quant à lui, semble constamment sur le point de tripler la miser, comme sur cette action de Perisic (51’) ou ce but refusé à Coutinho (80’). Les Rhodaniens sont passés en 4-3-3, mais montrent des signes d’immaturité, ne tombent pas lorsqu’il faut obtenir une faute, ratent des passes faciles. Surtout, la bande de Garcia se découvre, et ce qui devait arriver arriva : sur un coup-franc obtenu au métier, Kimmich trouve la tête de Lewandowski, qui s’élève au-dessus de Marcelo et inscrit son 15ème but de la compétition (3-0, 88’).

Le 3e but sonne le glas de la défaite.

Lyon se sera bien battu. Loins d’être ridicules, les Lyonnais peuvent repartir de Lisbonne la tête haute, le sentiment du devoir accompli. Il leur aura manqué ce que l’on savait d’avance : un soupçon de qualité, un brin d’expérience, un poil de talent, de la continuité -le nécessaire pour atteindre une finale de Ligue des Champions, pour s’inscrire dans la durée au milieu de ce gratin, de ce top 8 européen. Mais qu’importe, au final, l’essentiel est là. L’OL a montré le chemin. Au football français de l’emprunter, désormais.

Les Réactions

Rudi Garcia : On est très déçus. Il y a eu des faits qui ne sont pas favorables. On aurait dû mener au score et sur la première occasion du Bayern, il (Serge Gnabry) la met dans la lucarne. C'est un sentiment d'injustice. Si on avait mené au score, le match aurait eu une tournure différente. En deuxième période, il y a aussi un face-à-face entre Karl (Toko Ekambi) et (Manuel) Neuer. À 2-1, on aurait pu espérer arracher les prolongations. Le score ne dit pas la physionomie. Je suis fier de mes joueurs, et du plaisir qu'on a pu offrir aux supporters lors de ce parcours. Ce « Final 8 » doit servir au groupe. Quand on est unis, quand on donne tout pour le collectif et qu'on montre du caractère, on est capables de renverser des montagnes.
Karl Toko-Ekambi : « On aurait pu mieux faire, moi le premier. On a loupé des occasions, il y avait un grand gardien (Manuel Neuer) en face. On les a bien contenus, ils n'étaient pas imbattables, mais il fallait être au-dessus de notre niveau, et on n'a pas réussi à le faire. Le premier but nous a fait mal. Il faut garder le même état d'esprit, peu importe l'adversaire en face, pour retrouver la Ligue des champions l'année prochaine. »
Juninho (directeur sportif de l’OL) : On sort la tête haute, je suis fier des joueurs, du staff. On a respecté le plan de jeu mais pour battre une équipe comme ça, il faut beaucoup d'efficacité. Je souhaite bonne chance à Paris, pour montrer que la Ligue 1 n'est pas ce que tout le monde pense. Après, ça va trop vite de l'autre côté. Ils ont des champions du monde, Lewandowski... On a fait ce qu'il fallait, maintenant il faut continuer le travail, tout de suite, en Ligue 1. Le groupe manquait d'énergie collective au début et si on continue comme ça, on va revenir très vite (en coupe d'Europe). Il y aura des départs, peut-être Houssem (Aouar), Moussa (Dembélé), mais je ne suis pas préoccupé. Le but est de retrouver la Ligue des champions l'an prochain. »

Hans-Dieter Flick (entraîneur du Bayern Munich) : Lyon est une super équipe, ils nous ont mis en danger. On a eu de la chance dans les dix premières minutes. Mais (Serge) Gnabry a été extraordinaire, c'est lui qui nous a soulagés en inscrivant un but magnifique. L'équipe a mérité d'arriver en finale. L'attaque de Lyon n'est pas moins forte que celle du PSG. On a perdu trop de ballons et peut-être moins bien défendu que d'habitude lors de la première période. Il faudra corriger ça. Il faut aussi se reposer et recharger les batteries pour gagner le titre, dimanche. »
Joshua Kimmich (défenseur du Bayern Munich, sur Sky Sport Deutschland) : « Lyon nous a gênés sans nous mettre trop de pression. Nous avons perdu trop de ballons, nous les avons laissés venir dans notre camp et, heureusement pour nous, ils n'ont pas su faire preuve de réalisme. Au final, c'est mérité, mais nous aurions aussi pu perdre ce match. Dans le vestiaire, il n'y a pas eu de cris de joie, aucune scène de liesse, nous n'avons pas fait la fête, nous sommes déjà focalisés sur la finale. Nous ne voulons en aucun cas nous reposer sur nos lauriers. Ce n'est pas le moment. »

L’Homme du match : Serge Gnabry

On attendait Robert Lewandowski, ou même Houssem Aouar côté lyonnais. Mais la lumière est venue de cet homme. Serge Gnabry, 25 ans, a donné le tournis à l’arrière-garde lyonnais. Auteur d’un doublé, celui qui a été formé à Arsenal a été un danger constant, par ses prises de balle, sa percussion, son efficacité. Il aurait même pu inscrire un triplé, sans un grand Lopes. Il sera certainement dans les têtes lyonnaises ce soir… et les têtes parisiennes, d’ici dimanche.



Les Notes du match

Lyon

Lopes – 5,5

Dubois – 5 (Tete – non noté)

Denayer – 6

Marcelo – 5

Marçal – 4 (Cherki – non noté) Cornet – 4,5

Guimarães – 4 (T. Mendes – 5)

Caqueret – 6

Aouar – 6,5

Toko-Ekambi – 5,5 (Reine-Adélaïde – non noté)

Depay – 4 (Dembélé – 5)

Bayern Munich

Neuer – 7

Kimmich – 6

Boateng – 4,5 (Süle – 5)

Alaba – 5,5

Davies – 5,5

T. Alcantara – 6 (Tolisso – non noté)

Goretzka – 6 (Pavard – non noté)

Perisic – 5 (Coman – non noté)

Müller – 4

Gnabry – 7,5 (Coutinho – non noté)

Lewandowski – 6,5

Manuel Neuer a été une muraille infranchissable pour les Lyonnais. Même ses poteaux étaient de son côté.

La Feuille de match

À LISBONNE, LE BAYERN MUNICH BAT LYON 3-0 (2-0)

Estádio José Alvalade. Match à huis-clos. Arbitre : M. Mateu Lahoz.

Buts pour le Bayern Munich : Gnabry (18’, 33’), Lewandowski (88’).

Avertissements à Lyon : Marcelo (35’), Marçal (42’), T. Mendes (86’).

LYON : Lopes – Dubois (Tete 67’), Denayer, Marcelo, Marçal (Cherki 73’), Cornet – Guimarães (T. Mendes 45’), Caqueret, Aouar – Depay (Dembélé 58’), Toko-Ekambi (Reine-Adélaïde 67’).

Remplaçants : Tatarusanu, Rafael, Bard, Diomandé, Andersen, Jean Lucas, B. Traoré.

Entraîneur : Rudi Garcia.

BAYERN MUNICH : Neuer – Kimmich, Boateng (Süle 45’), Alaba, Davies – T. Alcantara (Tolisso 82’), Goretzka (Pavard 82’) – Gnabry (Coutinho 76’), Müller, Perisic (Coman 63’) – Lewandowski.

Remplaçants : Ulreich, Hoffmann, L. Hernandez, Odriozola, Martinez, Cuisance, Zirkzee. Entraîneur : Hans-Dieter Flick.

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