top of page

Notre focus des 1/4 : le Bayern et l'OL, deux exploits pour des retrouvailles

  • Photo du rédacteur: La Troisième Mi-Temps
    La Troisième Mi-Temps
  • 18 août 2020
  • 8 min de lecture

Après Paris et Leipzig, les deux derniers quarts de finale de cette édition particulière de la Ligue des Champions nous ont offert deux matchs d’anthologie. Par le score, dans le premier cas, historique pour le FC Barcelone qui s’est fait anéantir par le Bayern Munich (8-2 !). Par la surprise, dans le deuxième cas, avec la qualification aussi superbe qu’inattendue de l’Olympique Lyonnais face à Manchester City (3-1). Et, dix ans après, l’OL et le Bayern se retrouveront à nouveau en demi-finale de la plus belle des Coupes d’Europe.

Les Lyonnais sont aux anges. Et les Allemands ? Eux, ils ont juste fait leur taf.

1. Le Barça est mort, vive le Bayern !


La Feuille de match

À LISBONNE, BAYERN MUNICH BAT BARCELONE 8-2 (4-1)

Estádio da Luz. Match à huis-clos. Arbitre : M. Skomina.

Buts pour Barcelone : Alaba csc (7’), Suárez (57’) ; pour le Bayern Munich : Müller (4’, 31’), Perisic (21’), Gnabry (27’), Kimmich (62’), Lewandowski (82’), Coutinho (85’, 89’).

Avertissements à Barcelone : Suárez (54’), Alba (59’), Vidal (90’+2) ; au Bayern Munich : Boateng (42’), Davies (52’), Salihamidzic (staff 61’), Kimmich (85’).

BARCELONE : Ter Stegen – Semedo, Piqué, Lenglet, Alba – Busquets (A. Fati 70’), Sergi Roberto (Griezmann 45’), De Jong, Vidal – Messi, Suárez.

Remplaçants : Peña, Neto, Firpo Junior, Araujo, Mingueza, Monchu, Puig, Rakitic, Reis, Dembélé.

Entraîneur : Quique Setién.

BAYERN MUNICH : Neuer – Kimmich, Boateng (Süle 75’), Alaba, Davies (L. Hernandez 84’) – Tiago Alcantara, Goretzka (Tolisso 84’) – Perisic (Coman 67’), Müller, Gnabry (Coutinho 75’) – Lewandowski.

Remplaçants : Ulreich, Hoffmann, Odriozola, J. Martinez, Musiala, Cuisance, Zirkzee. Entraîneur : Hans-Dieter Flick.

Balayés par l'ouragan munichois, les Barcelonais ne peuvent que repartir la tête basse.

Le Match

     C’était assurément LE choc de ces quarts de finale, entre deux géants d’Europe, deux clubs cinq fois fois vainqueurs de la Ligue des Champions : le Bayern Munich et le FC Barcelone. Des Barcelonais en quête de victoire finale, eux qui n’ont encore remporté aucun trophée cette saison.

     Face à des Bavarois que les Catalans craignent, alors qu’ils n’ont jamais autant perdu contre une même équipe en LDC, ils débutent la rencontre en misant sur les contres, et sur le jeu direct dans le dos de la défense du Bayern. Un schéma se répète d’entrée : dès que le ballon arrive sur les ailes, les attaquants Barcelonais prennent directement la profondeur dans l’axe. En difficulté sur ces phases de jeu, le Bayern, qui avait ouvert le score très tôt par Müller après un superbe une-deux avec Lewandowski (1-0, 3’), subit l’égalisation, après que Alaba a dévié dans son propre but un centre de Jordi Alba (1-1, 7’).

Lancée sur des chapeaux de roue, la rencontre s’emballe, et le Barça met en difficulté la fébrile défense des champions d’Allemagne sur cette même phase de jeu (8’, puis poteau de Messi à la 10’). Seulement voilà : il semble que c’est à peu près le seul plan de jeu de Quique Setién, qui a aligné une espèce d’agglutinement indigeste au milieu (Busquets, De Jong, Sergi Roberto, Vidal), sûrement pour dégager les ailes. Sauf qu’une fois les Allemands habitués à cette tactique, Barcelone montre les pires difficultés du monde à démarrer ses actions.


     Le pressing du Bayern sur les temps de passe du Barça devient chirurgical. Avec toujours un joueur munichois avancé, sur la ligne de transmission vers Ter Stegen, les relances barcelonaises font grincer des dents. C’est donc logiquement sur une erreur de relance du Barça que le Bayern prend l’avantage, par Perisic (2-1, 21’).

     Barcelone commence alors à nous inquiéter. Car même en arrivant sur la ligne médiane, il ne trouve aucune solution. Lionel Messi est seul à essayer de jouer dans les intervalles. Les latéraux tentent d’attaquer les espaces. Mais ils en laissent dans leur dos, particulièrement côté droit où Sergi Roberto et Nelson Semedo prennent l’eau. En face, le Bayern paraît une force tranquille, une machine aux rouages parfaitement huilés qu’aucun grain de sable ne saurait gripper. Sur une sublime déviation de Goretzka par-dessus Lenglet, Serge Gnabry, intenable, s’en va tromper Ter Stegen (3-1, 27’). On pense ensuite que le gardien international allemand offre sur un plateau le 4e but à Lewandowski… mais il remporte son duel face au polonais. Qu’importe : le Bayern, avec sa puissance, son pressing et sa confiance, est en train de détruire le Barça. Müller porte, déjà, la marque à 4-1 (31’). Sur ce but, Lenglet est encore en retard, mais c’est tout le collectif blaugrana qui est en perdition.

Coutinho, prêté par le Barça, en a mis 2. "Dis papa, c'est ça le karma ?"

     Au retour des vestiaires, on imagine que Barcelone se révoltera. Offrira aux observateurs une nouvelle occasion d’employer le barbarisme à la mode, « remontada. » Sergi Roberto, avec sa gueule et son jeu d’enfant malgré ses 28 ans, est remplacé par Griezmann. Et pendant 15 minutes, il y a du mieux ! L’entrée du Français, jugé d’ordinaire peu utile par le staff du Barça, est bénéfique, et participe à la réduction du score de Suárez : Grizou prend la profondeur pendant que Suárez décroche pour se saisir du ballon dans l’intervalle, crocheter Boateng et ajuster Neuer (4-2, 57’). Mais tout cela n’est qu’une illusion. Barcelone, autant collectivement qu’avec ses individualités, est en-dessous de tout. Semedo, auteur d’un match horrifiant, est humilié par Davies sur le 5e but du Bayern inscrit par Kimmich (5-2, 63’). Le score, à ce moment de la partie, est déjà hallucinant. Il faut remonter à 1976 pour voir le Barça prendre autant de buts en Coupe d’Europe (face au Levski Sofia, en Coupe de l’UEFA). Sauf que la situation ne va qu’empirer.

     Busquets sort, il n’apporte plus rien, à part des passes vers l’arrière, ou en petits périmètres mais dans ses 25 mètres. Le Bayern fait rentrer Coutinho, celui que Barcelone a payé 110 millions d’euros puis prêté aux Allemands. Le Brésilien va offrir un but, à Lewandowski (son 14ème de la compétition, 6-2, 82’) puis inscrire un doublé (85’, 89’). Peut-être un des grands symboles de la fin de cycle à Barcelone, dont la gestion est peu à peu devenue désastreuse.

Serait-ce la fin de l'ère Messi au Barça ?

     On se frotte les yeux, on se pince, on plonge la tête au fond de la cuvette, là où gît le jeu barcelonais, mais non, on ne rêve pas : le Bayern Munich l’emporte 8 buts à 2. La fin de match avait une atmosphère ressemblant terriblement au 7-1 entre l'Allemagne et le Brésil, en demi-finale du Mondial 2014. Cette année-là, Lionel Messi avait atteint la finale. Cette fois il sort la tête baissée, le regard hagard, tel un roi déchu. Les Bavarois roulent sur la LDC. Ce sont eux, désormais, les grands prétendants au trône européen.

L’Homme du match : Thiago Alcantara

Un autre symbole de cet anéantissement bavarois du Barça. L’international espagnol, homme fort sous Guardiola, issu de la Macia, a régné sur le milieu de terrain. Secteur où le Barça est tant orphelin d’un Xavi ou d’un Iniesta. Thiago a organisé le jeu, régulé les attaques, coupé les lignes de passes. Sa technique, sa vision de jeu et sa qualité de passe ont été déterminants dans la domination du Bayern. Il a été essentiel à son actuelle, et a tellement manqué à son ex.

Les notes

BAYERN MUNICH

Neuer – 5,5

Kimmich – 7

Boateng – 6 (Süle – non noté)

Alaba – 6

Davies – 6,5 (L. Hernandez – non noté)

Thiago Alcantara – 7,5

Goretzka – 7 (Tolisso – non noté)

Gnabry – 7 (Coutinho – 7,5)

Müller – 8

Perisic – 6,5 (Coman – 6)

Lewandowski – 6,5

FC BARCELONE

Ter Stegen – 4

Semedo – 2

Piqué – 4

Lenglet – 3

Alba – 6

Busquets – 4 (A. Fati – 4,5)

Sergi Roberto – 3 (Griezmann – 5)

De Jong – 5

Vidal – 5

Messi – 4,5

Suárez – 5,5

2. Lyon a maté City


La Feuille de match

À LISBONNE, LYON BAT MANCHESTER CITY 3-1 (1-0)

Estádio José Alvalade. Match à huis-clos. Arbitre : M. Desmond Makkelie.

Buts pour Manchester City : De Bruyne (69’) ; pour Lyon : Cornet (24’), Dembélé (79’, 87’).

Avertissements à Manchester City : Fernandinho (29’), Rodri (58’) ; à Lyon : Dubois (12’), Marcelo (64’),

MAN CITY : Ederson – Walker, Garcia Martret, Fernandinho (Mahrez 56’), Laporte, Cancelo – Rodri (D. Silva 84’), Gündogan – De Bruyne – Sterling, Gabriel Jesus.

Remplaçants : Bravo, Stones, B. Mendy, Otamendi, Foden, Doyle, Palmer, B. Silva, Zinchenko, Bernabe Garcia.

Entraîneur : Pep Guardiola.

LYON : Lopes – Dubois (Tete 75’), Denayer, Marcelo, Marçal, Cornet – Guimarães (T. Mendes), Caqueret, Aouar – Depay (Dembélé 75’), Toko-Ekambi (Reine-Adélaïde 86’).

Remplaçants : Tatarusanu, Rafael, Bard, Diomandé, Andersen, Jean Lucas, Cherki, B. Traoré. Entraîneur : Rudi Garcia.

Les Lyonnais jubilent : ils ont réalisé un des plus grands exploits européens de leur histoire.

Le match


Qui dit moment historique dit forcément exploit historique. C’est ce qu’a réalisé l’Olympique lyonnais face à Manchester City. L’ogre anglais, l’un des grands favoris avec le Bayern Munich et le Paris-Saint-Germain, qui avait au tour précédent éteint le Real Madrid de Zizou.

     Pas de réelle surprise dans la composition de Rudi Garcia. Le 5-3-2 était de sortie samedi soir, avec un Maxwell Cornet très attendu dans son couloir gauche et Toko-Ekambi de nouveau titulaire à la place de Moussa Dembélé, devant le désormais indéboulonnable milieu Caqueret-Guimarães-Aouar.

     La surprise est venue d’en face : Pep Guardiola invente de toutes pièces un 5-2-1-2 pour répondre à la composition lyonnaise. De Bruyne est en électron libre devant Gündogan et Rodri. Le plus surprenant : Cancelo, droitier, en piston gauche à la place de Benjamin Mendy.


     La première demi-heure est un modèle de détermination et de précision tactique de la part des Lyonnais. Loin d’être ridicule, Lyon impose un faux-rythme. Excellent dans la tenue du ballon, les déplacements et la hauteur de son bloc-équipe, l’OL empêche Man City de dominer, d’enflammer le match. Après 26 minutes de jeu, la possession est de 60% en faveur de City… qui ne compte aucun tir, contre 2 pour Lyon. Un de ceux-là a donné l’ouverture du score, par l’inévitable Maxwell Cornet d’une frappe malicieuse alors qu’Ederson était aux pâquerettes (1-0, 24’). 4 buts en 3 matchs face aux citizens pour l’international ivoirien. Comme on dit en basket : clutch.

     Déjà, Pep s’énerve sur son banc. Avec raison, car son équipe n’est dangereuse que par ses individualités. Kévin De Bruyne est un peu perdu, n’effectue que 5 passes vers l’avant dans toute la première période. Multipliant les prises à deux, Lyon montre beaucoup de solidarité, dans la lignée des matchs contre la Juventus. Les côtés sont bien bloqués et à la mi-temps, l’OL mène toujours 1-0. La meilleure impression collective vient des Rhodaniens.

Les Citizens, De Bruyne en tête, contestent la décision de la VAR sur le 2ème but lyonnais. Le seum belge ?

     Au retour des vestiaires, les Mancuniens repassent en 4-3-3 ; Mahrez remplace (enfin) Fernandinho. Ils multiplient corners et occasions, par un De Bruyne qui surnage clairement au milieu d’une équipe moyenne (60’, 64’, 66’). En approchant de la 70’, on voit encore les Lyonnais très hauts sur le terrain, au pressing sur les relances de Man City. Mais le déclin physique de l’OL est palpable. Et Kévin De Bruyne, forcément, finit par égaliser sur une passe de Sterling, après un joli mouvement (1-1, 69’). Lyon est sur un fil, il faut un Lopes des grands soirs pour empêcher Gabriel Jesus de doubler la mise (73’).

     À ce moment de la rencontre, on pense que Rudi Garcia est en train de perdre son pari. Pas assez protagoniste sur le coaching, il a laissé ses troupes s’épuiser jusqu’alors. On se dit aussi que c’est le problème des entraîneurs qui s’adaptent à la tactique adverse : ils peuvent se montrer trop passifs. Seulement, l’ancien coach de la Roma voit son coaching payer. Alors que Caqueret a trouvé son second souffle et gratte un ballon, Aouar lance Dembélé dans le dos de la défense mancunienne. Son point faible, depuis longtemps déjà. Face-à-face gagné, Lyon reprend l’avantage (2-1, 79’).

Dembélé, remplaçant, n'est pas rentré pour rien. Il est rentré pour tuer le game. Doublé, et mission accomplie.

     Et, après que Sterling rate l’immanquable en tirant au-dessus seul face au but vide (86’), l’OL tue le match, encore par Dembélé qui a suivi une frappe d’Aouar (encore lui, voir ci-dessous) relâchée par Ederson (3-1, 87’).

   Le moment est grand. Souvent décrié, notre football français prend une éclatante revanche sur ses détracteurs, et sur l’injustice ressentie après l’annonce de son arrêt en pleine pandémie de Coronavirus. Quant aux Lyonnais, outrés de se retrouver sans qualification européenne pour la première fois depuis 24 ans, ils peuvent relever le menton. Samedi dernier, ils ont rendu fière la France du foot.

L’homme du match : Houssem Aouar

On avait décrit ce match comme son entretien d’embauche auprès de City et Guardiola. Après sa performance, ceux-ci seraient bien mal inspirés de ne pas l’engager. Tout simpement énorme, crédité d’un 9/10 dans L’Équipe, Aouar a été le grand bonhomme du match côté lyonnais. Il a tout fait : défendu, attaqué, soulagé son équipe par sa technique, il a orienté, organisé, percuté, été décisif (impliqué sur les deux derniers buts). Ses décrochages et ses prises de balles ont été très précieuses, tout comme les nombreuses fautes qu’il a obtenues. Indispensable.

Les Notes du Match

LYON

Lopes – 7

Dubois – 6 (Tete, non noté)

Denayer – 5,5

Marcelo – 6,5

Marçal – 6

Cornet – 7,5

Guimarães – 6 (T. Mendes, 5,5)

Caqueret – 6,5

Aouar – 9

Depay – 4 (Dembélé, 8)

Toko-Ekambi – 5 (Reine-Adelaïde, non noté)

MAN CITY

Ederson – 2,5

Walker – 5

Garcia Martret – 5

Fernandinho – 4,5 (Mahrez – 5)

Laporte – 5

Cancelo – 4

Rodri – 5 (David Silva – non noté)

Gündogan – 4,5

De Bruyne – 8

Sterling – 5,5

Gabriel Jesus - 5

Comments


  • White Facebook Icon
  • White Instagram Icon
  • White Twitter Icon
28167413_983057348524444_883498615800998
À Propos de Nous-Mêmes

Sur La Troisième Mi-Temps, on parle foot, on parle vrai, on approfondit, on analyse, on débat. Et si vous voulez accompagner ça d'une petite mousse, c'est complètement toléré.

 

En savoir plus.

 

Le Blog de La Troisième Mi-Temps. Proudly created with Wix.com

Contact

Merci pour votre envoi !

bottom of page